de Lauvergeon » 09 Avr 2010, 12:45
Le grand mérite de ce diaporama, outre la qualité de la réalisation (notamment la qualité du texte et l'émotion portée par la voix du récitant) est qu'il donne à "voir" ce que fut Drancy. Il en existe en effet très peu d'images. Il en est de même concernant la rafle du Vel d'Hiv. Il n'est pas habituel que des Etats qui sombrent dans un tel déshonneur, en l'occurrence l'Etat français (avez-vous remarqué la présence constante de la police française sur ces dessins ?), portent eux-mêmes témoignages de leurs crimes.
"Voir", c'est aussi mesurer la dimension du drame. C'est pourquoi il me semble utile d'apporter ces quelques informations complémentaires qui ne sont pas nécessairement connues de tous. Le bilan des pratiques diverses de l'antisémitisme en France fut terrible. 3000 juifs sont morts dans les camps d'internement sur le territoire français et un millier au moins ont été exécutés ou abattus sommairement par la Gestapo, les SS ou la Milice. 76 000 ont été déportés ! Parmi ces quelque 80 000 victimes, 2000 enfants de moins de 6 ans ont été déportés ainsi que 4400 enfants de 6 à 12 ans et 4350 enfants de 13 à 17 ans, au total près de 11 000 enfants. Plus de 9700 personnes âgées de plus de 60 ans ont été également déportées. Les apatrides ex-polonais furent les plus nombreux parmi les déportés (26 000) ; puis les français (24 000), les allemands (7000), les russes (4500), les roumains (3000), les autrichiens (2500), les grecs (1500), les turcs (1300)...Auschwitz a été la destination de 67 convois sur 72 qui ont quitté la France entre le 27 mars 1942 et le 17 août 1944. 43 convois en 1942, dont 33 entre le 17 juillet et le 30 septembre : pendant 11 semaines de concours massif de la police et de l'administration de Vichy dans les deux zones, 3000 juifs ont été déportés par semaine. On ne peut que constater que la très grande majorité des juifs appréhendés en France l'ont été au cours de rafles opérées par des forces de police françaises.
La question de savoir si la France fut résistante ou non est un faux débat. Il y eut des résistants et il y eut des collabos dont la force (et donc l’ampleur des crimes) fut d’abord celle de l’Etat. Lequel déportait à Drancy et fusillait à Bordeaux, à Chateaubriant, au Mont Valérien ou dans le secret des forêts quelque part n’importe où. On ne reproche pas à ceux et celles qui risquaient d’être fusillés d’avoir été trop peu nombreux. Qu’aurais-je fait dans une telle situation ? Certes il y eut des français dénonciateurs, et il y en eut trop, beaucoup qui restèrent sourds aux drames qui se jouaient sur leur palier. Il y en eut aussi beaucoup, dont on ne parle jamais, qui sauvèrent des familles juives en partageant leurs repas de famine. On connaît l’exemple du village de Chambon-sur-Lignon.
Que ce diaporama m’ait donné le désir de partager ces informations n’est pas, à mes yeux, son moindre mérite. Plus jamais ça … ou quelqu’autres victimes racialement, philosophiquement, politiquement ou religieusement désignées !
Le grand mérite de ce diaporama, outre la qualité de la réalisation (notamment la qualité du texte et l'émotion portée par la voix du récitant) est qu'il donne à "voir" ce que fut Drancy. Il en existe en effet très peu d'images. Il en est de même concernant la rafle du Vel d'Hiv. Il n'est pas habituel que des Etats qui sombrent dans un tel déshonneur, en l'occurrence l'Etat français (avez-vous remarqué la présence constante de la police française sur ces dessins ?), portent eux-mêmes témoignages de leurs crimes.
"Voir", c'est aussi mesurer la dimension du drame. C'est pourquoi il me semble utile d'apporter ces quelques informations complémentaires qui ne sont pas nécessairement connues de tous. Le bilan des pratiques diverses de l'antisémitisme en France fut terrible. 3000 juifs sont morts dans les camps d'internement sur le territoire français et un millier au moins ont été exécutés ou abattus sommairement par la Gestapo, les SS ou la Milice. 76 000 ont été déportés ! Parmi ces quelque 80 000 victimes, 2000 enfants de moins de 6 ans ont été déportés ainsi que 4400 enfants de 6 à 12 ans et 4350 enfants de 13 à 17 ans, au total près de 11 000 enfants. Plus de 9700 personnes âgées de plus de 60 ans ont été également déportées. Les apatrides ex-polonais furent les plus nombreux parmi les déportés (26 000) ; puis les français (24 000), les allemands (7000), les russes (4500), les roumains (3000), les autrichiens (2500), les grecs (1500), les turcs (1300)...Auschwitz a été la destination de 67 convois sur 72 qui ont quitté la France entre le 27 mars 1942 et le 17 août 1944. 43 convois en 1942, dont 33 entre le 17 juillet et le 30 septembre : pendant 11 semaines de concours massif de la police et de l'administration de Vichy dans les deux zones, 3000 juifs ont été déportés par semaine. On ne peut que constater que la très grande majorité des juifs appréhendés en France l'ont été au cours de rafles opérées par des forces de police françaises.
La question de savoir si la France fut résistante ou non est un faux débat. Il y eut des résistants et il y eut des collabos dont la force (et donc l’ampleur des crimes) fut d’abord celle de l’Etat. Lequel déportait à Drancy et fusillait à Bordeaux, à Chateaubriant, au Mont Valérien ou dans le secret des forêts quelque part n’importe où. On ne reproche pas à ceux et celles qui risquaient d’être fusillés d’avoir été trop peu nombreux. Qu’aurais-je fait dans une telle situation ? Certes il y eut des français dénonciateurs, et il y en eut trop, beaucoup qui restèrent sourds aux drames qui se jouaient sur leur palier. Il y en eut aussi beaucoup, dont on ne parle jamais, qui sauvèrent des familles juives en partageant leurs repas de famine. On connaît l’exemple du village de Chambon-sur-Lignon.
Que ce diaporama m’ait donné le désir de partager ces informations n’est pas, à mes yeux, son moindre mérite. Plus jamais ça … ou quelqu’autres victimes racialement, philosophiquement, politiquement ou religieusement désignées !