"Lettre à ma mère" d’Annie Logeais
L'analyse de Michèle Paret :
La « semaine Annie Logeais » est terminée sur le site et je ne voudrais pas laisser passer cet événement sans intervenir en y plaçant une analyse.
J’ai visionné tout ce qui a été mis en ligne et j’ai choisi « Lettre à ma mère ». Pourquoi ?
C’est le diaporama qui m’a le plus interpellée et m’a semblé le plus intéressant.
J’ai bien apprécié le texte de ce diaporama, cette lettre à une mère indigne de sa notoriété, de l’intérêt qu’on peut lui porter. Sa froideur et son indifférence à la mort de Chopin malgré les 9 années de vie commune ne peuvent manquer de nous choquer, comme elles on choqué sa propre fille Solange. Qui connaissait l’existence de cette fille de l’écrivain(e) ? Je l’ai découverte moi-même.
On a souvent parlé de ses relations tumultueuses avec le compositeur, mais sa vie après, je dois avouer que je ne m’en suis jamais préoccupée… Une faille dans ma culture littéraire sans doute. Ceux qui visionnent ce diaporama découvriront comme moi les épisodes de la mort de Chopin et ceux ponctuant l’histoire de ses obsèques.
Le texte est bien rédigé, la lettre est-elle le résultat de recherches sur George Sand et l’œuvre de l’auteur du diaporama ou bien de Solange elle-même ? J’avoue que je n’ai pas bien su le déterminer. En tout cas, c’est un bon documentaire, bien servi par la voix de la narratrice.
Le leitmotiv « Vous n’étiez pas là , ma mère » convient tout à fait au sujet et retombe à chaque fois comme une accusation, un couperet.
Les spectateurs découvrent tous les rites qui ont entouré la mort de Chopin, ses dernières volontés. Pour ma part j’ignorais que les femmes n’avaient pas le droit de chanter dans une église paroissiale à cette époque… Quelle hypocrisie que de les masquer derrière un voile noir pendant la cérémonie ! Belle image à ce moment-là : un voile vient masquer une silhouette féminine, c’est du plus bel effet.
Que dire de la musique ? L’auteur a utilisé largement la Marche Funèbre et des extraits du Requiem de Mozart, morceaux évoqués dans le commentaire.
Que dire des images ? Elles sont classiques, académiques : statues, tombe du compositeur, images de La Madeleine, rien d’extraordinaire. Les photos d’archives sont un peu trop nombreuses sans doute, mais pouvait-on faire autrement en traitant un tel sujet ? Plus qu’elles, c’est le texte et son contenu qui m’ont attirée.
Un beau reportage d’un intérêt littéraire et historique.