"Lola, le petit prince et moi" de Christian Brion

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"Lola, le Petit Prince et moi" de Christian Brion

L'analyse de Michèle Paret :

Un diaporama qui interpelle… qui passe ou qui casse…
Pour ce qui me concerne, la première vision a été une véritable révélation. On a beau avoir mis des enfants au monde, on ignore (presque) tout du rôle qu’a pu tenir le placenta pendant la grossesse. Les jeunes femmes, actuellement, sont peut-être un peu plus au courant que moi, femme vieillissante pour qui la maternité était encore entourée de « tabous ».
C’est un texte scientifique, oui, mais il n’a rien d’ennuyeux, au contraire. C’est plutôt une histoire, un conte par lequel on se laisse bercer et qu’on écoute avec beaucoup de plaisir, tant il est plein de verve, d’humour et même d’audace. Comment oser faire parler un placenta, cette chose informe, bonne pour le baquet ?
Je n’avais jamais vu de photo de cette masse sanguinolente qu’on oublie facilement, surtout pas en tête de l’album de famille, et je le trouve plutôt beau, ce placenta ! Il ressemble un peu à notre cerveau.
Ce n’est peut-être pas un hasard, quand on sait quel rôle essentiel il a tenu pendant neuf mois !

Le texte est extrait d’une œuvre de Michel Soulé. Tout comme moi, vous ne savez sans doute pas de qui il s’agit… pas d’un illustre inconnu dans le milieu médical ! Il était pédopsychiatre et jouissait d’une grande renommée. Christian Brion a utilisé des extraits de son livre : « L’intelligence avant la parole » et surtout du chapitre intitulé : « Le placenta, sa vie, son œuvre, son dévouement ». Rien que dans le titre, tout est dit…
On comprend aussi pourquoi on fait dire au placenta : « Je suis le divan sur lequel il (le Petit Prince) construit ses premières associations »… langage psychanalytique !

Oser traiter un tel sujet dans un diaporama était quelque peu hasardeux, mais pourquoi pas ? Christian Brion a eu cette opportunité et accès à des documents scientifiques. Et puis, il a surtout eu la chance que Roger Miglierina lui prête sa voix. Il a donné les intonations idéales au texte et en a souligné les accents humoristiques.
La musique reste discrète et elle est en parfaite adéquation avec l’ensemble. La bande son a été bien travaillée. Evidemment il fallait utiliser, sur fond de musique d’inspiration religieuse et effet d’écho comme dans une cathédrale, les deux phrases latines citées en exergue de l’œuvre de référence : « In principio erat verbum » parole biblique si mes souvenirs sont exacts, «Et ante principio erat placentum… » un gros clin d’œil !

C’est peut-être par les images que ce diaporama pèche un peu. A la décharge de l’auteur, le thème traité ne se prêtait pas vraiment à la belle « photographie », il a utilisé des documents médicaux qu’il a exploités au mieux. Les images du début symbolisant des cellules ne m’ont pas particulièrement plu.

« Lola » tire sa force du texte et de la diction. Je reste sur mon impression première !