"La nuit douce" de Philippe de Lachèze-Murel

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"La nuit douce" de Philippe de Lachèze-Murel

L'analyse de Michèle Paret:

Encore un superbe diaporama de Philippe.
Je ne voudrais pas me répéter et toujours vanter ses mérites, mais je suis tout à fait sincère. J'admire sa façon de traiter un sujet de manière sobre et pleine de sensibilité.

La naissance de cette œuvre : la transformation de l'ancienne prison de Coulommiers en médiathèque. L'auteur en a profité pour s'armer de son appareil pour fixer des images du passé et des images du présent.
Elles ne sont pas banales, loin de là, mais n'importe quel bon photographe aurait sans doute pu en faire autant avec de la patience et un œil bien exercé. Il fallait simplement savoir les mêler et créer tous ces fondus si doux, comme les lumières dans lesquelles elles ont été prises.
Toute la force du diaporama réside dans sa construction, dans son texte simple et émouvant. Une belle histoire qui aurait pu être vraie. Un lieu d'enfermement devient après 60 ans le lieu sacré de la liberté d'expression. Les mêmes couloirs, les mêmes galeries qu'autrefois sont maintenant inondées de lumière alors qu'en 1943, elles étaient le prélude à la mort. La première partie du diaporama est le journal d'un condamné qui attend sa dernière heure dans la nuit douce et étoilée.
Les bruitages du début : clés, porte qui tourne sur ses gonds rouillés, chant des oiseaux nous mettent dans l'ambiance de cette nuit douce qui sera la dernière pour ce jeune homme de 18 ans. Le hasard voudra qu'il ne soit pas exécuté et 60 ans après, il retourne sur les lieux de son emprisonnement. Il est toujours aussi calme, regarde toujours la mort de manière aussi sereine… A 78 ans, il attend toujours cette nuit douce qui arrivera… l'homme revient dans cette terrible prison, c'est l'occasion d'un superbe flash - back. 60 ans après, il emploie à peu près les mêmes mots, les bruitages sont les mêmes, peu de choses ont changé, simplement, il n'a plus peur, comme autrefois. A la fin, on revoit un plan général du bâtiment, de nuit, la boucle est bouclée. La vie s'est déroulée sans heurts, le vieil homme devait revenir sur ce lieu où il attendait… La mort, il l'attend toujours, mais plus derrière des barreaux. Cet homme, on ne le voit jamais de face, on aperçoit sa silhouette, c'est beaucoup plus fort. Le texte est admirablement dit, ressenti. La musique originale se fait discrète et souligne seulement le tout, et donne encore plus d'impact à l'ensemble du diaporama.
Ce montage court mais intense sait émouvoir le spectateur. Un bel exemple à suivre.

[Asa]

Quel bonheur
Superbe diaporama, du grand art
Merci à l'auteur pour ce bon moment passé et merci au site DCCN de proposer tant de beaux diaporamas
Asa