"Liberté" du Groupe des Cinq
L'analyse de Michèle Paret:
Pas facile d'analyser une telle œuvre…Pour moi, c'est un honneur.
Ce diaporama, je l'avais vu il y a 35 ans et je ne l'avais jamais revu. Je l'ai redécouvert et l'émotion ressentie a été aussi forte que la première fois. Rien n'a changé en 35 ans…
La bande son a peut-être un peu vieilli - à l'époque, la technique était sans doute moins performante, mais pas de craquement dans l'enregistrement - en tout cas, je n'ai pas été déçue. Avec la maturité, j'ai sans doute été encore plus sensible au message.
Je crois que c'est "Liberté" qui m'a donné le goût du montage sonorisé. A l'époque on ne parlait pas encore de diaporama…
A mon avis, si on l'a vu une fois, on reste marqué, on ne peut pas l'oublier.
Le poème de Paul Eluard, c'est un chef-d'œuvre, il restera toujours criant d'actualité. Il fallait tout de même oser le mettre en images, une tâche que Jacques Ramadier a accomplie avec beaucoup de sensibilité et de finesse.
Tout se complète : le texte admirablement dit et ressenti, le choix des musiques et les images. Ce n'est pas par hasard que l'auteur a choisi des chœurs soviétiques, référence à l'engagement du poète et un "Ave Maria".
Militants politiques et croyants, fervents défenseurs de leur Dieu aspirent tous à la liberté. Les images sont très belles, très simples, mais travaillées avec minutie, rien n'est laissé au hasard. J'ai reconnu la tour où les femmes huguenotes, donc hérétiques avaient été enfermées, refusant d'abjurer. De tous temps la liberté d'expression, qu'elle soit politique ou religieuse a été mise en cage et bâillonnée.
Quels beaux exemples de fondus lents, de recherche de troisième image qui accentuent encore l'effet d'oppression et d'espérance. J'ai aimé ces images de mains qui se joignent pour symboliser l'espoir. Des croix, des barreaux, il y en a sur presque toutes les images. La lumière qui filtre par les meurtrières de la tour montrent le désespoir de ceux qui sont prisonniers et aussi leur aspiration à la libération qui viendra un jour, car elle viendra. Les sculptures, expriment elles aussi un cri poussé.
Nouveaux diaporamistes, laissez vous guider et inspirer par l'exemple de Jacques Ramadier. 1969, c'est loin déjà , mais le montage n'a pas pris une ride.
Merci à Laure d'avoir numérisé cette œuvre. On ne pouvait pas la laisser tomber dans l'oubli.
Quant à moi, modestement sur ce site, j'écris ton nom, "LIBERTÉ".