"Transes sibériennes" de Jean-Marie Coupriaux
L'analyse de Michèle Paret:
Transsibérien, transes sibériennes, ce n'est pas un hasard… Un train mythique et des paroles mystérieuses… le mélange est parfaitement réussi. C'est un diaporama que j'ai découvert et redécouvre avec toujours plus de plaisir. Le bruit des roues m'obsède comme il doit obséder celui qui se trouve à bord du train. Lorsqu'on écoute ce texte de Blaise Cendrars, admirablement dit par Vicky Messica, on ne peut que se laisser aller, sentir monter en soi l'obsession dégagée par ces paroles puissantes et haletantes, prononcées au rythme du train qui avance. On est pris par ce rythme obsédant, on entre en transes. La bande son du diaporama est à mon avis sa grande force. Pas moyen d'échapper au rythme infernal des roues et de la musique qui vous donne envie de vous cogner la tête contre les murs. C'est diabolique, entêtant. Les images collent parfaitement au texte : des vues en noir et blanc surtout, en adéquation avec ce que l'on peut sans doute ressentir dans ce pays, ce que l'on devait certainement éprouver au temps de l'URSS. C'est hors du temps, complètement différent de ce que l'on peut voir autour de nous, ici en Europe. Les images accentuent l'effet angoissant du texte. Sont-elles au service du texte ou bien est-ce l'inverse ? L'alternance noir et blanc, couleur est fort judicieusement dosée. Un petit reproche, mais très petit : on voit que certaines locomotives ne sont pas en mouvement, sans doute photographiées dans un "musée". Mais ce n'est là qu'un détail. C'est un diaporama qui a un très fort impact et je l'apprécie à sa juste valeur. Il ne peut pas laisser indifférent.