"Sable chaud" de Jean-Claude Boulais et Maurice Ricou
L'analyse de Michèle Paret:
Voilà un diaporama que j’ai revu avec beaucoup de plaisir, je l’avais apprécié lorsqu’il était sorti. Tout d’abord, j’ai bien aimé le texte, délicat, plein de tendresse et de regret. La voix, elle aussi est chaude et convient bien aux paroles, elle sonne juste. On est au départ un peu dérouté par ce flacon de parfum au nom si sensuel, les images sont d’ailleurs très belles, sa forme et sa couleur tout en rondeur et en douceur nous charment. C’est une belle page d’histoire d’amour. Sable chaud… le sable sur lequel évolue Chloé est plutôt un sable froid, mais cela convient bien à ce récit doux et triste à la fois. Non, le modèle ne sort pas d’un magazine de mode, mais peu importe, son corps aux formes « rondes » a su éveiller du désir et de l’amour. Bonne idée que de tout axer sur la transparence et de jouer avec un corps nu drapé dans un imperméable qui laisse deviner un sein, la courbe des reins, tout ce qui peut charmer et tenter un homme. Le jeu avec les parapluies m’a, lui aussi, séduite. C’est à la fois tout simple et fort ingénieux. Le choix de la musique n’est pas anodin lui non plus : « La leçon de piano », ce superbe film avec cette femme un peu perdue qui joue du piano, seule sur une plage immense et désolée, sans doute froide. Elle nous met vraiment dans l’ambiance. J’ai tout de même été gênée par les images qui apparaissent dans des caches verticaux, dans des cercles… Je ne sais pas si elles sont vraiment bienvenues. Sans doute est-ce voulu, puisque le narrateur participait naguère à un concours de photos, ces artifices correspondent peut-être à l’objectif de l’appareil. Pour ce qui me concerne, comme il s’agit de souvenirs heureux mais aussi douloureux, j’aurais préféré des images plus fondues, des surimpressions de visages et de paysages… L’idée de revenir au flacon de parfum pour terminer est très bonne, la boucle est bouclée, le souvenir sera définitivement enfermé dans cette bouteille que personne n’ouvrira jamais.