"Le tonton curé" de Philippe de Lachèze-Murel
L'analyse de Michèle Paret:
Voilà une bien belle histoire à la fois simple et émouvante. C’est le genre de diaporama que l’on prend plaisir à voir et à revoir. Je me suis laissée bercer par ce texte plein de sensibilité et je l’ai beaucoup apprécié. Pour moi, c’est lui qui fait toute la force du diaporama. Pas d’emphase, des mots de tous les jours, des mots qui savent toucher, des lettres comme on savait en écrire naguère à une époque où téléphone et Internet n’existaient pas… De plus, on pouvait les lire jusqu’à les user et elles laissaient des traces pour la postérité. Quelle belle histoire d’amour que celle d’Émilie et Louis, elle prend encore plus de force lorsqu’on apprend que c’est du vécu. C’est triste, mais très puissant. Difficile pour une jeune femme d’admettre que l’amour de Dieu peut être plus fort que l’amour entre un homme et sa fiancée, mais quelle sagesse dans le renoncement. J’ai aimé l’alternance entre les extraits de lettres et le récit, de même que l’alternance entre les deux voix. Dommage que la voix féminine ne soit pas aussi convaincante que la voix masculine. Les images sont elles aussi très simples, estompées, dans des teintes douces, avec des « filés » agréables, des surimpressions de front ridé, de mèches de cheveux et de paysages. Je ne les trouve pas tout à fait à la hauteur du texte : sans doute cette impression vient-elle de la lenteur de leur passage et des transitions. La musique aux accents neutres et mélancoliques est bien choisie. Elle accentue l’ambiance qui se dégage du diaporama. Je me suis demandé si les lettres étaient authentiques ou bien si elles avaient été reconstituées pour les besoins du diaporama, mais cela n’a aucune importance. En tout cas, Philippe a fait un beau travail de mémoire pour que tous se souviennent de ce grand amour qui a bousculé des vies et des destinées.