"Différent" de Denys Quelever
Date: 30 Oct 2009, 01:19
"Différent" de Denys Quelever
L'analyse de Michèle Paret :
Pas facile d’analyser un tel diaporama, le sujet abordé pouvant dérouter les spectateurs et étant pour certains encore tabou. L’auteur a fait preuve de beaucoup de témérité en l’abordant.
Le montage est très bien construit, avec trois parties bien distinctes qui s’enchaînent bien. La partie essentielle, à mon sens est celle qui présente les documents d’archives américaines expliquant la naissance de la Gay Pride.
Pour ce qui me concerne, j’ignorais totalement l’origine de cette manifestation parisienne et annuelle. Toute cette partie documentaire est extrêmement intéressante et montre que les luttes des « minorités » ne sont pas récentes et qu’elles ont su trouver un écho dans bon nombre de capitales. Des sous-titres auraient peut-être été les bienvenus car tout le monde ne comprend pas les slogans des manifestants.
Je sais qu’il existe peu de documents sur ce thème, peut-être détruits ou non divulgués pour des raisons de puritanisme, en tout cas, ceux qui ont été retrouvés sont forts et d’un très grand intérêt pour les ignorants comme moi.
Abordons les deux parties concernant la Gay Pride à Paris. La musique choisie pour accompagner les images colle parfaitement au thème, de la techno, c’est tout à fait ce qui convenait. Il fallait garder à cette manifestation son côté rythmé et festif. Les images, vues générales et gros plans sont de bonne qualité et transmettent bien l’ambiance. J’ai apprécié aussi certains flous très artistiques qui nous font rentrer dans un tourbillon, celui de la démonstration et aussi dans un rêve, celui d’un monde plus juste et égalitaire. Les fondus au blanc ont sans doute aussi cette mission.
Le message est clair, dès le début : on ne reconnaît pas les différences, elles choquent les bonnes mœurs et ceux qui à l’heure actuelle vivent leur amour, leur différence en secret sont malheureux. Ce diaporama est au départ un constat de souffrance et à la fin, il me semble entendre des paroles d’espoir. « Je rêve d’un monde où tous seraient égaux ». Le rêve est un leitmotiv. On espère la reconnaissance de la différence sans oublier l’amour qui semble encore coupable, mais l’amour est essentiel.
Dans les documents d’archives, il est question de la réaction des « autres ». On appelle gays et lesbiennes à manifester, à choquer. D’ailleurs, il y a des images très fortes, une par exemple où quelqu’un porte une croix : la sienne ou est-ce pour choquer l’Église ? Je vais me permettre de donner mon avis. Je ne suis pas persuadée que la Gay Pride soit la meilleure façon de se faire accepter comme on est, pour ce qu’on est. Elle peut au contraire desservir la cause des homosexuels. J’ai l’impression que l’amour en est exclu.
Beaucoup de gens la prennent pour une mascarade, pour un défilé de carnaval. Difficile de prendre cette cause au sérieux dans de telles conditions. N’y a-t-il pas d’autres moyens pour se faire reconnaître ? En parler peut-être comme d’une chose naturelle, même si c’est difficile.
Pour conclure, je répéterai cette superbe citation d’Oscar Wilde sur laquelle se termine le diaporama, un espoir, un appel à continuer à se battre pour se faire admettre : « Je n’ai aucun doute que nous allons gagner, mais la route est longue et semée de monstrueux martyres ». De tous temps, malheureusement, les luttes pour la reconnaissance quelle qu’elle soit, ont été dures, l’être humain serait-il ainsi fait ?
L'analyse de Michèle Paret :
Pas facile d’analyser un tel diaporama, le sujet abordé pouvant dérouter les spectateurs et étant pour certains encore tabou. L’auteur a fait preuve de beaucoup de témérité en l’abordant.
Le montage est très bien construit, avec trois parties bien distinctes qui s’enchaînent bien. La partie essentielle, à mon sens est celle qui présente les documents d’archives américaines expliquant la naissance de la Gay Pride.
Pour ce qui me concerne, j’ignorais totalement l’origine de cette manifestation parisienne et annuelle. Toute cette partie documentaire est extrêmement intéressante et montre que les luttes des « minorités » ne sont pas récentes et qu’elles ont su trouver un écho dans bon nombre de capitales. Des sous-titres auraient peut-être été les bienvenus car tout le monde ne comprend pas les slogans des manifestants.
Je sais qu’il existe peu de documents sur ce thème, peut-être détruits ou non divulgués pour des raisons de puritanisme, en tout cas, ceux qui ont été retrouvés sont forts et d’un très grand intérêt pour les ignorants comme moi.
Abordons les deux parties concernant la Gay Pride à Paris. La musique choisie pour accompagner les images colle parfaitement au thème, de la techno, c’est tout à fait ce qui convenait. Il fallait garder à cette manifestation son côté rythmé et festif. Les images, vues générales et gros plans sont de bonne qualité et transmettent bien l’ambiance. J’ai apprécié aussi certains flous très artistiques qui nous font rentrer dans un tourbillon, celui de la démonstration et aussi dans un rêve, celui d’un monde plus juste et égalitaire. Les fondus au blanc ont sans doute aussi cette mission.
Le message est clair, dès le début : on ne reconnaît pas les différences, elles choquent les bonnes mœurs et ceux qui à l’heure actuelle vivent leur amour, leur différence en secret sont malheureux. Ce diaporama est au départ un constat de souffrance et à la fin, il me semble entendre des paroles d’espoir. « Je rêve d’un monde où tous seraient égaux ». Le rêve est un leitmotiv. On espère la reconnaissance de la différence sans oublier l’amour qui semble encore coupable, mais l’amour est essentiel.
Dans les documents d’archives, il est question de la réaction des « autres ». On appelle gays et lesbiennes à manifester, à choquer. D’ailleurs, il y a des images très fortes, une par exemple où quelqu’un porte une croix : la sienne ou est-ce pour choquer l’Église ? Je vais me permettre de donner mon avis. Je ne suis pas persuadée que la Gay Pride soit la meilleure façon de se faire accepter comme on est, pour ce qu’on est. Elle peut au contraire desservir la cause des homosexuels. J’ai l’impression que l’amour en est exclu.
Beaucoup de gens la prennent pour une mascarade, pour un défilé de carnaval. Difficile de prendre cette cause au sérieux dans de telles conditions. N’y a-t-il pas d’autres moyens pour se faire reconnaître ? En parler peut-être comme d’une chose naturelle, même si c’est difficile.
Pour conclure, je répéterai cette superbe citation d’Oscar Wilde sur laquelle se termine le diaporama, un espoir, un appel à continuer à se battre pour se faire admettre : « Je n’ai aucun doute que nous allons gagner, mais la route est longue et semée de monstrueux martyres ». De tous temps, malheureusement, les luttes pour la reconnaissance quelle qu’elle soit, ont été dures, l’être humain serait-il ainsi fait ?