L'analyse de Michèle Paret:
Ron Davies nous dévoile dans ce diaporama une page de l'histoire littéraire du Pays de Galles et la courte vie d'Ellis Evans connu sous son nom de barde Hedd Wyn. Fils de fermiers gallois, doué pour l'écriture et la poésie, il dut quitter l'école très tôt pour aider à la ferme. Puis il alla travailler à la mine. Revenu ensuite auprès de ses parents, il dut partir en 1916 pour combattre les Allemands. C'est en juillet 1917 qu'il mourut dans les tranchées à Ypres. Tout au long de sa vie, il composa des poèmes et désira remporter le plus grand concours de poésie du pays et gagner le fauteuil de bois sculpté qui récompensait le vainqueur. Ce prix, il le gagna avec le poème qu'il acheva dans les tranchées, sous le nom de "Fleur de lys". Mais lorsqu'on appela "Fleur de lys" pour lui remettre sa récompense, il était tombé au combat six semaines plus tôt. Le fauteuil sculpté était drapé de noir.
Ron Davies nous raconte cette tragique histoire de sa voix rocailleuse, âpre et rude comme les paysages de son pays sous la neige. Il parle à la première personne, c'est Hedd Wyn qui nous parle. Les images sont d'excellente qualité et nous dévoilent des contrées sauvages. Les détails de bois sculpté sont remarquables et bien éclairés. Pas d'emphase, c'est simple, c'est direct. La musique accentue le côté pathétique de cette courte vie : chœur a cappella au début, puis orgue, puis arrive une transition brusque pour accentuer les horreurs de la guerre. Pas d'images de tranchées, des documents d'époque et de simples empreintes de pas dans la boue… puis arrive cette extraordinaire image où le sang se mêle à la boue glauque. "I am happy…" ce sont les dernières paroles du barde. Ensuite, on change de voix, on passe à la troisième personne pour arriver à la chute dramatique : le fauteuil sculpté qui se voile de noir. On ne voit pas de personnages dans le diaporama, une statue : celle d'Ellis Evans érigée dans son village, une silhouette vue de dos qui sert de plan de coupe au moment du départ, une médaille à l'effigie de celui qui va remettre le prix à "Fleur de lys". Alors, pourquoi avoir mis une seule image avec un vrai visage ? J'avoue que je n'ai pas compris son intérêt et cela m'a gênée.
Ron, je te connais bien, cette image, tu ne l'as pas mise par hasard. Pourrais-tu me donner la clef du mystère ?