"Esperanza" de Claude Poux
L'analyse de Michèle Paret:
Elian Gonzalès, cet enfant tiraillé entre son père cubain et son oncle américano-cubain, on se souvient sans doute de ce "fait divers" qui a alimenté les chroniques médiatiques il y a quelques années. Claude Poux l'a pris comme point de départ pour ce superbe diaporama : un enfant tiraillé entre deux mondes : celui de la révolution, de la défense d'une cause "juste", mais dépassée et l'Amérique, les USA avec leur billet vert tout-puissant même s'il ne vous offre pas la lune. Un enfant déchiré, un monde déchiré entre deux alternatives… Comment choisir ? Peut-on choisir ? Le texte est très bien rédigé, bien dit, puissant et convaincant. Le fait d'avoir utilisé des documents radiophoniques authentiques amenés avec justesse donne beaucoup d'impact au diaporama. La bande sonore est très bien construite. On comprend l'échec de la révolution, on découvre tout ce qui découle de la misère : prostitution, faim, chômage… et pourtant, Cuba est un paradis pour touristes. C'est bien là le paradoxe. Les images sont, elles aussi, très belles, tous les visages pris derrière des barreaux m'ont émue : malgré les promesses, les hommes vivent en prison. Comment s'en sortiront-ils, en auront-ils la possibilité ? J'ai beaucoup aimé ce diaporama au message puissant, mais je l'aurais préféré un peu plus court. Dans la deuxième partie, le ton s'essouffle un peu, j'ai eu l'impression que Claude Poux voulait absolument insérer des portraits, fort bien réussis au demeurant, mais ont-ils vraiment leur utilité dans le déroulement de cette histoire ? Le diaporama se termine sur des images un peu surréalistes et des paroles d'espoir : les barreaux derrière lequel le jeune garçon est endormi se brisent, un Homme reste toujours un Homme tant que subsiste l'espoir… Esperanza…Ne jamais baisser la tête et courber l'échine…