C'est bien le montage qui a suscité chez moi le plus de sensations et d'émotions contradictoires. Je l'ai visionné, seul, une bonne dizaine de fois, à des périodes différentes, sans le comprendre (c'est normal, je suis un homme), y revenant sans cesse car, instinctivement, je pressentais qu'il y avait derrière ce prétexte de la folie, quelque chose d'énorme. J'en concluais, avec cette analyse abrupte qui me caractérise parfois, qu'un diaporama que l'on ne comprend pas est un mauvais diaporama.
Et puis très récemment, j'ai décidé de le projeter au club (pardon pour cette projection semi publique).
" Bizarre" ont dit certains : des hommes (eux aussi) qui n'ont rien compris (eux non plus).
" L'inspiratrice de ce montage a dû énormément souffrir " a dit une autre (une femme). Une seule ne disait rien (nous étions tous derrière et nous ne voyions pas son visage car elle restait obstinément tourné vers l'écran, prostrée). "Il faudrait le repasser" a proposé l'un d'entre nous " pour essayer de le comprendre". L'adhérente s'est alors retournée vers nous, le visage trempé de larmes et nous a dit : "Si, enfant, vous vous étiez fait violer, vous n'auriez pas besoin de le voir une seconde fois pour comprendre".
Depuis, j'ai visionné de nouveau ce montage. C'est vrai que tout y est : les signes ostentatoires de la féminité (les seins de la poupée), l'absence de bras (l'impossibilité de se défendre), le décor glauque, les tags injurieux et à caractère sexuel, la position fœtale.....et puis cet adulte qui emmène la victime vers la lumière et vers un semblant de vie.
Ce diaporama que je n'avais pas aimé, est aujourd'hui celui que je préfère.
A rapprocher de : "Mais comment font ils? "